L’hiver, le froid et la glace du Québec ne nous donnent pas toujours envie d’aller jouer dehors le temps d’une séance photo. Avec les températures glaciales régulières, les mois de janvier à mars sont particulièrement propices aux séances à domicile. Cependant, un bon nombre de gens n’osent pas inviter leur photographe à la maison par peur d’avoir une résidence qui ne se prête pas au jeu. Alors, concrètement, comment on réalise une séance photo à domicile?

Une maison à séance photo

D’abord, il est faux de penser qu’on doit absolument avoir une maison digne d’une revue de décoration pour pouvoir recevoir un photographe à la maison. En fait, c’est surtout la luminosité de votre demeure qui est mise de l’avant et utilisée pendant la séance photo. Je suis allée dans une foule de maisons et d’appartements. Des petits espaces coquets en ville, permettant des prises plus urbaines et modernes. Des bungalows rectangulaires des années 1980, permettant des prises souvent plus traditionnelles dans le lit ou à des endroits stratégiques pour la lumière. Des maisons de campagne blanches, permettant de prises familiales et un brin rustique. En fait, la beauté des séances à domicile, c’est qu’elles sont vous. Il est rare qu’on habite une maison pour laquelle nous n’avons pas eu un coup de coeur. Votre domicile, c’est là où se construisent les souvenirs. Là où vous verrez les premiers pas et les nuits blanches. C’est à cet endroit que vous êtes le plus «vous» au monde!

Le ménage, pas si important!

La première crainte est souvent concernant l’entretien de la maison avant mon arrivée. Surtout avec un nouveau-né ou encore en fin de grossesse, la corvée du ménage nous intéresse peu. Toutefois, il faut savoir que je suis vraiment très habituée de rentrer dans des milieux négligés. Je suis consciente que j’arrive parfois dans une maison de 3 enfants dont un de quelques jours, que vous avez parfois travaillés toute la semaine ou encore que votre grossesse ne vous donne pas envie de frotter le bain à 4 pattes. C’est pour cette raison que je fais du petit ménage lors de mon arrivée et que je suis aucunement gênée de le faire. Évidemment, je ne ferai pas votre vaisselle, mais lorsque je m’installe, je prends tout ce qui nuit à l’atmosphère visuelle et j’en fais une pile derrière mois. Téléphone, livres, tas de vêtements, jouets, verre d’eau à côté du lit et boîte de mouchoirs, il n’y a rien que je n’ai jamais déplacé. En fait, je sais que j’arrive dans une maison habitée et vivante. Si c’est vide, blanc et sans miette avec des enfants, je vais trouver ça louche!

Et à titre d’information rassurante, j’ai aussi deux enfants et si la femme de ménage ne vient pas, c’est le bordel chez moi!

La lumière naturelle pour vos photographies

Bon, la lumière, c’est probablement plus important que le ménage. Contrairement au studio où la lumière est artificielle et gérée par des flashs ajustables, je travaille uniquement en lumière naturelle à domicile. Pourquoi? Pour ressentir le vrai et l’atmosphère. Je ne veux pas d’un look plaqué ou d’une ambiance lumineuse qui ne reflète pas du tout votre quotidien. Je veux du réalisme. Ainsi, je priorise les endroits où la lumière est bonne. Oubliez le sous-sol, à moins qu’il soit à la hauteur du sol, il n’y a rien à faire à cet endroit. La chambre principale est habituellement un lieu très lumineux puisqu’elles ont souvent une grande fenêtre. C’est pourquoi plusieurs familles sont immortalisées assises sur le lit principal. Par la suite, le salon est généralement aussi un bon endroit avec une grande fenêtre ou une porte-patio. À moins d’avoir une cuisine lumineuse de magazine, il est rare que les prises s’y fassent. On me demande aussi si l’on doit allumer toutes les lumières avant mon arrivée. En fait, souvent les lumières artificielles donnent des dominances de jaunes. Ainsi, il n’est pas rare, qu’au contraire, je les éteignes toutes.
Il faut savoir que les photographies à domicile se font souvent avec un ISO plus élevé. Qu’est-ce que ça veut dire en français? Qu’il y a un peu plus de grain dans les photographies. Toutefois, j’aime personnellement bien l’aspect plus texturé d’une lumière naturelle bien placé qu’une photo lisse trop artificielle.

Comment s’habiller pour sa séance photo à domicile?

Il faut opter pour des couleurs qui s’agencent à notre maison. Ainsi, si vous avez une maison épurée avec des meubles et des planchers pâles, optez pour des vêtements pâles et neutre. Si vous avez des accents de couleurs, choisissez l’une de ces couleurs. L’avantage, c’est qu’en étant chez vous, je peux fouiner dans votre garde-robe avec vous. Il n’est donc pas rare que vous déterminiez un kit de famille, mais que je change les enfants pour des prises dans leur chambre avec des vêtements qui s’y agencent. On y va décontracté, vous pourriez même être en pyjama. L’important c’est d’être représentatif de votre vie. Si vous êtes trop chics, on apercevra rapidement un inconfort.

Une photographe qui ne juge pas!

Même si vous n’avez pas collaboré avec un designer d’intérieur et que votre cuisine date de la construction de votre maison, ça ne change rien pour moi. Je n’entre pas dans une maison dans le but de vous juger. J’entre dans le but de vous comprendre, d’entendre vos histoires et de passer un bon moment avec vous. Chaque maison a des coins intéressants. Par exemple, un salon qui aurait un beau sofa accent, un piano poussiéreux qui n’a pas été utilisé depuis des années, un foyer, un mur neutre près d’une fenêtre, une table de cuisine en bois où on peut asseoir un enfant devant une porte-patio, un mur de dessin d’enfants… Les possibilités sont immenses. Le défaut qu’a le commun des mortels, c’est de voir uniquement ce qu’ils veulent changer de leur domicile. Au fond, mon rôle est de voir le beau dans ce que vous ne voyez plus.

Un autre avantage du domicile, c’est qu’on peut parfois conclure la séance avec une courte partie dehors. Ainsi, si vous vouliez des photos dans la neige, mais sans avoir froid pendant plus d’une heure, on met nos manteaux que pour quelques clics. En fait, il n’y a que des avantages aux séances à la maison… Et c’est pas mal beau!