Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Personnel: S’aimer à se perdre

J’ai toujours cru que c’était un coup de foudre. Cette décharge amicale, celle qui choisit les amitiés qui doivent se rencontrer, qui avait décidée de notre sort. Mettant ma route sur la tienne, naïvement. Un mélange de complicité et d’amour instantané qui réchauffe jusqu’au fond du coeur. Te laissant un sentiment de plenitude. Être simplement comblées par tout ce que la vie pourra nous apporter, comme si une rencontre donnait un sens à la vie ou du moins, qu’elle existait pour un sens. Comme ça. Pour le bonheur de vivre entouré d’amour.
En à peine quelques mots, la connexion qui allait nous lier était palpable. Une énergie électrique. Je crois que cette journée là, même les autres le voyaient. Toi et moi, ça pouvait devenir quelque chose de particulier à force de rire et de parler avec les yeux. Vêtue de blanc, tu m’as accordé ta confiance, me laissant faire irruption dans ton intimité, dans ta vie. Un environnement que je ne connaissais pas et dont j’ignorais absolument tout. C’était ton grand jour, se rencontrer lors d’une des plus importantes journées de ta vie. De fille à femme, tu devenais aussi d’une inconnue à l’essence même de mon entourage. Prenant notre envol ensemble, dans le chemin sinueux de l’amitié. Comment rester si grandiose après des débuts si prometteurs …
Les années passent, cultivant les demies-vérités à demi-oubliées, les fautes à moitié avouées et celles que très peu pardonnées. Un brouillard mélancolique dans lequel nous nous perdons à coups de larmes. Les rires sont devenus silence. Les mots sont regrets. Nous devenons l’ombre de notre grande gloire et de notre amitié à succès. Mais tu sais, je suis celle qui parle toujours de ma théorie de la passion. Cette loi non écrite qui laisse croire qu’une passion n’est pas créée pour durer. Que ça doit nécessairement devenir un feu de paille jusqu’à disparaître tellement c’est intense à gérer. Et, malheureusement pour nous, il semblerait que je suis une collectionneuse d’étincelles. Je suis celle qui met le feu aux poudres, sans jamais trouver les bons mots pour les éteindre.
Ce grand jour de notre rencontre, qui était tout de blanc, est devenu la noirceur de ta vie. Laissant place à une épaisse cendre dans ta tête et de nombreux espoirs brisés. Le bonheur que je t’aidais à immortaliser, le symbole de ce que tu préfères oublier. Reviens donc ce moment si connu, où je suis face à des brindilles de souvenirs, seule, et me demandant si c’est le moment de craquer l’allumette. Ne sachant pas quoi faire d’autre.
Tu sais, la nature est bien faite. Après chaque feu de forêt, de merveilleuses fleurs jaillissent de la suie et la vie ne cherche qu’à retrouver le soleil. Le renouveau causé par la noirceur, ça existe semblerait-il.
Dois-je tout brûler de nous pour que tu retrouves ton soleil? Car la lumière, c’est tout ce que je te souhaite.
 
 

Plus
d'articles